Pourquoi je ne suis pas douée pour m’habiller ? - Elle (2024)

Pourquoi je ne suis pas douée pour m’habiller ? - Elle (1)

Ouvrir sa penderie le matin pour choisir vos habits n’est ni anodin, ni superficiel. Vous validez votre humeur pour la journée et ce que vous avez envie d’exprimer. Vous avez l’impression de ne pas savoir vous y prendre ? On fait le point!

Par Isabelle Thomas

«Je suis nulle en mode, j’ai le même style depuis dix ans, m’a récemment confié une jeune femme dont on vante par ailleurs les brillantes audaces professionnelles. Si ma belle-sœur valide un vêtement, je me l’achète en plusieurs exemplaires, ça m’évite de me planter et d’éventuelles fautes de goût.» Pour certaines, savoir comment s’habiller pour se sentir bien reste un mystère. Alors, est-ce si compliqué de savoir ce qui vous va? Parfois! Trouver les pièces qui mettent la silhouette en valeur n’est pas toujours instinctif. Faire évoluer son style non plus, même si on écoute les recommandations et autres injonctions contradictoires diffusées depuis des années par des «spécialistes». Parce que lorsque les conseils morpho, les recettes sur la colorimétrie et le dressing à respecter selon son âge se contredisent, on peut avoir du mal à voir clair dans ce bric-à-brac. Comment s’y retrouver une bonne fois pour toutes?

À lire aussi >>> L’œil de la styliste : s’habiller quand on ne veut plus de talons

Notre dressing raconte une partie de nous

«Ma mère ne m’a pas appris à m’habiller, me racontait une jeune quadragénaire. Elle avait d’autres préoccupations que le shopping, domaine qui ne l’intéressait pas du tout. Et puis, on était plutôt une famille de garçons et de cousins sportifs. Personne ne m’a appris le mode d’emploi des couleurs, des matières ou des coupes, j’ai tout à apprendre et ça commence à m’intéresser.» Notre dressing raconte en partie d’où nous venons et ce que notre entourage nous a transmis. Si, enfant, vous avez été habillée de façon fonctionnelle, vous aurez sans doute plus de mal à apprécier les qualités et les défauts d’un tissu, l’art d’associer les couleurs ou de mixer les styles. Pas simple non plus d’apprécier ce qui vous plaît vraiment. Vous avez dû apprendre à construire votre image avec des modèles que vous n’avez pas eus. C’est la même chose si on vous a habillée avec la garde-robe de votre grande sœur jusqu’à vos 15 ans: comment trouver votre identité si vous portez celle d’une autre?

Des préjugés coriaces

Et puis, jusqu’à aujourd’hui, le sujet «fringues» n’en était peut-être pas un chez vous. La crainte de passer pour une personne écervelée qui perd du temps devant son miroir peut-être? Les préjugés sont coriaces. Pour certaines personnes, tourner le dos à la mode, c’est refuser de se laisser tyranniser par des codes obsolètes. C’est parfois rejeter une période où une mère vous prenait pour sa poupée préférée, fière de parader avec une fillette habillée avec soin. «J’ai fait des études supérieures en me tenant éloignée de toute futilité, ai-je entendu en séance. Pour moi, l’apparence était devenue superficielle et mes centres d’intérêt tournés vers des univers plus intellos où je pouvais briller par mon esprit. Je m’habille pour m’habiller, très loin des tendances. Jusqu’au jour où j’ai compris que je me sentais mal dans des tenues qui ne ressemblent à rien et qui, finalement, ne me correspondent pas.» On me parle aussi du manque de temps: les études, les premiers jobs, les bébés… L’essentiel a pris la place sur ce qui semble moins vital. Surtout quand les proches se fichent de ce que vous portez et vous trouvent parfaite quel que soit votre look.

Pourquoi faire des efforts?

Et puis, vers 40 ans, les enfants grandissent, les envies changent, la silhouette bouge, bouscule les habitudes vestimentaires, les responsabilités exigent d’oublier le slim et le pull décontracté pour un dress-code de rigueur… Alors, les questionnements émergent. De quoi ai-je envie? Comment savoir si ça me va? Vers quelles marques me diriger? Quel style pour mon âge…? Entre la mode d’une extravagance assumée et la tendance qui encourage un minimalisme autoritaire, entrer dans une boutique peut s’avérer un affreux casse-tête. Décourageant.

Devant un portant chargé, la peur d’être nulle et à côté de la plaque peut bloquer. On veut parfois me persuader que s’habiller est tellement plus simple pour celles qui ont le sens du style, pour les plus minces, pour les Parisiennes, pour les filles qui travaillent dans la mode, pour les influenceuses… Peut-être, mais pas toujours. La certitude, c’est que le poids des préjugéset le poison de la comparaison poussent à piétiner dans sa zone de confort. Comment en sortir? Avec douceur. En écoutant ce que veut vous dire cette petite voix intérieure toujours prête à critiquer et à juger. Je vous assure que même sans «don pour la mode», même avec des années de flottement vestimentaire derrière soi, les longueurs d’avance se rattrapent. L’impulsion de prendre soin de soi peut donner des ailes. Et si l’envie de s’habiller est là, tout est possible. Même si les diktats de la mode semblent tyranniques, les propositions sont si vastes que chacune peut expérimenter sa créativité. Le droit à l’erreur n’est pas interdit, au contraire. Il permet d’évoluer. Jouer avec les vêtements, c’est aussi une manière de s’émanciper. Après, comme pour tous les apprentissages, à vous de clarifier vos besoins et de suivre votre rythme de progression.

Pourquoi je ne suis pas douée pour m’habiller ? - Elle (2024)
Top Articles
Latest Posts
Article information

Author: Errol Quitzon

Last Updated:

Views: 5912

Rating: 4.9 / 5 (79 voted)

Reviews: 86% of readers found this page helpful

Author information

Name: Errol Quitzon

Birthday: 1993-04-02

Address: 70604 Haley Lane, Port Weldonside, TN 99233-0942

Phone: +9665282866296

Job: Product Retail Agent

Hobby: Computer programming, Horseback riding, Hooping, Dance, Ice skating, Backpacking, Rafting

Introduction: My name is Errol Quitzon, I am a fair, cute, fancy, clean, attractive, sparkling, kind person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.